dimanche, juillet 24, 2011

Sweerts Les baigneurs de Strasbourg

Plus étrange encore que le Match de lutte, la tableaux des hommes au bain pose les mêmes questions: le traitement du sujet provient-il d'une commande? Peu de scènes aussi crues ont rarement été peintes avant la fin du siècle suivant.


La modernité du tableau surprend encore par les similitudes qu'il présente avec le célèbre tableau d'Eakins, The swimming hole, à la différence que chez Eakins se reflète une certaine innocence qu'on peut difficilement prêter à Michael Sweerts, le tableau n'ayant pas le caractère idyllique de paradis perdu qui caractérise le tableau américain:


Le plus troublant chez Sweerts concerne encore l'arrière-plan, et plutôt que les personnages nu, ceux qui se déshabillent ou se rhabillent, celui, au centre, dissimulé dans sa cape tel un brigand, suggérant qu'il ne fait pas des plus chauds le long de cette rivière.



Les vêtements suggèrent à nouveau (la chemise déchirée particulièrement) des différences de statut social entre les personnages dévêtus et ceux qui sont habillés. La figure de l'homme à la cape, le seul véritable spectateur qui paraît ne pas participer à l'action, évoque celle d'un autre tableau de jeu entre soldats. Le personnage debout à droite semble, par la pose de la main, lancé dans une négociation, ou le récit d'une transaction.


Sous cette scène de bain se cache un sujet familier, maintes fois évoqué dans le passages des fleuves par l'armée d'Alexandre le grand (passage du Cydne ou du granique), le bain des soldats. Ainsi, variation sur le même thème, c'est sous cet aspect que le peintre George Lambert rend hommage au sacrifice des australiens pendant la campagne de Gallipoli:


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